Le texte « La Terre ne se meut pas », écrit en 1934, n’est pas la récusation du « E pur si muove » de Galilée, et Husserl, auteur notamment de L’origine de la géométrie , des Recherches logiques ne propose pas le retour à une vision pré-copernicienne du monde. Mais il souligne un aspect souvent négligé de la démarche galiléenne, à savoir que si « la révolution galiléenne contredit le géocentrisme en tant que théorie physique… elle n’annule pas l’appréhension de la Terre - sol de nos pratiques comme stable et immuable… le monde dans lequel nous évoluons et avons notre enracinement est un monde pré-copernicien où le sol est immobile et « la Terre ne se meut pas » (Claude Romano, Au coeur de la raison, la phénoménologie). Depuis Galilée, ce « génie découvrant et recouvrant » (Husserl), le monde de la science n’est pas « le monde de la vie », mais cela autorise-t-il à faire de ce dernier un monde des apparences, un monde illusoire ? C’est cette question que la présentation de ce texte invite à poser.