La musique est-elle un langage?
On n' "entend" pas un conférencier comme on "écoute" un musicien et pourtant ne parle-t-on pas de phrase musicale?
Jusqu'où pourrions-nous filer la métaphore?
La musique semble transmettre des affects et peut-être davantage.
Intervenant: Dominique Crépin.
L'enregistrement audio et le texte de la conférence sont disponibles à partir de la page de la conférence (cliquer sur le lien ci-dessus).
A propos de l'impro (en jazz)
Dans la vie quotidienne nous avons l’habitude d’utiliser le terme « improvisation » comme synonyme d’« impréparation » ce qui est réducteur. L’indéniable « spontanéité » de l’improvisateur s’articule sur un fond de connaissances théoriques rigoureuses et d’exercices pratiques répétés ; en conséquence l’idée d’improvisation absolue, tirée du néant, reste un leurre. L’improvisation en général et l’improvisation jazzistique en particulier renvoient à une tradition partagée exigeant de longs efforts d’assimilation pour l’improvisateur comme pour l’auditeur. Si l’on se place d’un point de vue esthétique, l’improvisation n’est pas « œuvre », elle n’aboutit pas à la production d’une chose, l’improvisation est une performance. Éphémère, inachevée par nature, substituable à une autre, l’improvisation, en échappant aux réquisits propres à notre ontologie de l’art, vient en remettre les fondements en question. Toutes choses égales par ailleurs, l’improvisateur de jazz se trouve dans une situation similaire à celle du conteur tel que Walter Benjamin a pu l’analyser.
Intervenant: Christian Béthune.
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Penser avec W. Benjamin l'oeuvre musicale à l'ère des techniques numériques de manipulation sonore
On appelle échantillonnage (sampling) la technique qui consiste à prélever un fragment de musique déjà enregistrée (entre 2 et 8 mesures) et de l’introduire à l’intérieur d’une nouvelle création, en le soumettant éventuellement à certaines manipulations. Grandement facilitée par l’apparition des technologies numériques, cette pratique, largement utilisée dans le hip-hop, élève en quelque sorte la reproductibilité au carré et met la notion d’œuvre en abîme. En essayant de caler notre démarche sur les analyses proposées par le philosophe Walter Benjamin dans les différentes moutures de son essai L’œuvre d’art à l’époque de sa reproductibilité technique, je me proposerai de réfléchir sur les perspectives esthétiques et philosophiques ouvertes par la technique de l’échantillonnage sonore, telle qu’elle a été mise en œuvre à la fin du siècle précédent.
Intervenant: Christian Béthune
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